24 décembre 2012
20 décembre 2012
18 décembre 2012
Empathie
Mr Eko me tient longuement compagnie dans
l'atelier pendant ma pause déjeuner.
Il regarde les livres de peinture.
Et s'endort profondément alors que
je dessine.
Gustave fait pipi dans le couloir, juste devant ma porte.
Aujourd'hui ils viennent tous me
voir à l'atelier, ça commence à fonctionner.
L'environnement humain perturbe le
travail, m'en distrait. L'empathie et le contact font partie du lieu
et du “contrat“, sinon à quoi bon ? Ils sont essentiels à
la constitution du projet ; je ne travaille pas sur eux mais
avec eux, et pour eux.
Et puis j'ai toujours aimé les petits vieux.
Et puis j'ai toujours aimé les petits vieux.
17 décembre 2012
Characters
La parole se libère progressivement
avec moi.
Discussion au détour d'un couloir
avec Marnie, aux yeux qui pétillent. Adorable. Elle distribue les petits gâteaux
confectionnés par sa fille.
“ Y'en
a beaucoup qui tirent sur les machins et hop.....Paf ! C'est pas
bien ça, hein quand même.“ -sans doute à propos des patients qui tirent
sans arrêt sur les sonnettes des chambres.
“ Et
vous ça va ?“ s'enquiert-elle ensuite.
“ J'aime
pas les gens qui veulent tout avoir pour eux“ “ alors nous on
restait là“ en m'invitant à la retrouver plus tard..
La présence des familles semble
mettre leurs aînés en état d'éveil. De ces visites, certains
ressortent lumineux, parlant et agissant. Pour d'autres, le départ
marque une chute et les laissent perdus, inquiets, de retour dans un monde
inconnu. L'un et son contraire, toujours violent quoiqu'il en soit.
Coup de dé, fatalité ou
caractère... ?
Mr Ey discute encore un long
moment avec Madame Ail devant sa porte. Conciliabule, chuchotements,
regards suspicieux de sa comparse. De leurs murmures un complot
philosophique émerge.
Je recoud le bouton de pull de
Lilas ; nous discutons de promesses, et de motifs.
Maguie est toute chamboulée par une visite chez le coiffeur. Les
changements brusques d'environnement lui font toujours un effet
brutal m'explique t-on. Au bord de l'évanouissement, elle est
escortée par madame S (Jackie) jusque dans sa chambre. Celle-ci toute fière
de sauver sa “chérie“, lui propose de lui faire du magnétisme.
Elles vont et viennent, jusqu'au clash... Jackie nous démontre sa
poigne, me fait mal puis meurtrie Maguie qui lui écrase le doigt à son
tour. Une goutte de sang perle (sans doute du dextro
pratiqué peu
de temps avant) Jackie hurle, Maguie répond. Insultes, clash. Chacune repart à ses
affaires.
Belle séance d'atelier avec
mesdames Sonia B, Janine D, et Jackie S.
Sonia qui pense n'être capable de
rien, et en tremble presque. Elle regarde un vase, ses fleurs, et le
croque en cherchant mon approbation mais avec aisance.
Mme D me raconte son enfance à
Grenoble, les visites au musée avec son père le dimanche. Les
couchers de soleil sur la montagne au retour de l'école, Fantin
Latour, et sa passion pour le piano abandonnée pour son devoir de
mère de famille.
Jackie est
sauvée par le gong, appelée pour une visite médicale avant d'avoir
pu commencé.Sonia B |
16 décembre 2012
13 décembre 2012
Jeu de rôle
Mr
Ey à pas lents, et gracieux. “Ça va toujours“me répond-il en
souriant.
Jean D qui n'a pas d'argent, blague.
Rose bouquine sur le banc de square au fond du couloir.
Tout
le monde dort, même Jackie et Marnie.
Habitudes de Mmes B (Sonia) et Bn,
décidément toujours à la même place.
Mme
Riss traverse l'espace, pas à sa place, fuyant les fantômes, un livre
à la main. Elle retourne dans sa chambre.
Mr
Hart tourne dans la salle à manger. Je dessine son parcours avec
application. Il est gentil Gustave, il me rappelle un grand père que je
n'ai pas connu.
“Qu'est
ce qu'il faut que je fasse ?.. Je ne sais pas... N'ayez pas peur
( à mon attention).. Si je m'arrête..“
“
Je suis ratatiné“. Les bras
croisés, “ et ben ça y est... Si seulement je savais ce que je
fais.“
“
Vous avez entendu ?“ La main
passée sous son pull, il touche son cœur :“Ça cogne“.
Miguel chante et les réveille tous. “ c'est harmonieux“ dit Mme Br,
« Ça
va pas merde ! S'ils veulent gueuler, n'ont qu'à aller au
marché !“ - Maguie.
Jackie, réveillée, ébouriffée, se dirige vers le couloir “Je vais aller me reposer, je suis fatiguée.“
Jackie, réveillée, ébouriffée, se dirige vers le couloir “Je vais aller me reposer, je suis fatiguée.“
Quand
elle revient, je joue mon rôle. Avec le délice d'une petite fille
qui joue à la marchande :
- Bonjour mademoiselle, je suis
madame S...
- Bonjour Mme S... je suis Maïa.
- Ah oui, c'est joli, comme ça je
sais. On m'a dit que c'était l'heure du déjeuner. Vous pouvez
m'indiquer le restaurant ?
- Oui, c'est juste là.
- Ah très bien. Je peux y aller ?
- Je vous en prie
- Merci beaucoup. “
Maguie savoure son jus de fruit, “ça pénètre bien la poitrine.“
Eko est à la fenêtre, au bout du petit couloir. Silhouette en
position. Poète.
Clac
clac font les talons de Jackie.
Et
Lilas a perdu son avant dernier bouton de pull. Elle me le confie. On
s'entend bien toutes les deux. Vraiment.
Le
calme règne pour l'équipe. Avant le rush du déjeuner.
….
Discussion
avec C.R. , la psychologue.
Miguel chante - en portugais - les tréfonds de l'âme.
Bonne
avancée, plusieurs cartographies individuelles commencées. Je
cherche et me rapproche d'une méthode. Gustave reprend le bleu marine,
cela lui va mieux.
Le
doré et les icônes autour, devoir sacré de mémoire. ( R.
Anthelme??)
6 décembre 2012
Lignes de forces
Arrivée
à la fin du petit déjeuner.
M-N,
responsable animation de la gériatrie, m'a prêtée de grandes
images imprimées sur plastique : reproduction de tableau,
photos de sculptures, pour l'essentiel du XXe siècle.
Premier tri instinctif qui m'amène à en sortir quelques unes du lot,
possibles échos ou métaphores de ce qui se joue pour les malades
que je côtoie :
le
vide, l'attente : hooper, etc
l'esprit
sombre, Monet
ou
souffrant, torturé : Munch ( la prise de tête).
Et le corps.
Ernest Pignon-Ernest |
J'en
sélectionne une vingtaine d'autres, et armée de celles ci, de papier
et de couleurs, je pars à la salle à manger.
Les
grandes images sur plastiques sont idéales : grandes, souples,
indéchirables, lavables... J'en
distribue aux différentes tablées.
La
plupart sont curieux et semblent contents qu'on leur propose quelque chose
à faire. Mais la majorité se lasse vite, et les repousse. Seuls
quelques-uns les regarderont ou manipuleront avec attention :
Mme Desmarais, Irène, Mr Eko lorsqu'il sera éveillé, et Jacques avec un nouveau camarade...
A
ma table, Mme Desmarais me reconnaît tout de suite, et me demande si je me
souviens l'avoir dessiné.
Mr Hart me tourne autour, intrigué par les crayons colorés, plus que par les images. Il me demande ce qu'il peut faire. Je lui propose de s'asseoir avec moi, et lui tend papier et crayon. Il se saisit vite du orange (encore), cette fois presque sans difficulté de préhension, et trace des lignes, verticales, fines et légèrement tortueuses. Je lui parle des arbres et de l'automne. Il continue... en râlant qu'il ne voit rien , que cela ne le mène nulle part, qu'il ne sait pas où il va. C'est vrai qu'il ne voit que très mal, mais il continue. Avec du orange puis avec un vert kaki, pour tracer des horizontale cette fois...
L'unité
est envahie de décorations de Noël, guirlandes dans les couloirs,
et suspension lumineuses en salle à manger.. Je les dessine avec
l'envie de saisir toutes ces lignes comme des chemins possibles.
Lignes
de force, lignes de vie, lignes de garde.
Mme
Desmarais imite Mr Hart, prend feuille et crayons, et écrit non stop pendant
plus d'une heure. Recto verso, son histoire, un début
d'autobiographie.
G,
une des étudiantes infirmières, propose à Mme Missat de se joindre à
la table de dessin.
Mme
Missat, est en fauteuil toute la journée, et souvent avec Miguel C. Et m'a
semblée « ailleurs ».
J'avoue
ne pas m'être rapprochée d'elle , ni m'y être intéressée jusqu'à
présent. Je me suis d'avantage concentrée sur ceux avec qui la
communication semble aisée..
Apprivoisement
ai-je dit plus haut, acclimatation..
De
sa main gauche (alors que son dossier l'indique droitière) Mme Missat se
saisit du crayon proposé, et commence d'elle même à dessiner.
(Les
filles, les a.s. m'expliquent qu'elle comprend tout même si elle ne
bouge presque plus.)
Elle
dessine pendant une trentaine de minutes avec concentration, sans pause.
Redressée, appliquée, scrutant tour à tour sa feuille, et – me
semble-t-il le visage de G. Magie de ces petites lignes fines, qui
donnent corps à une forme.
Malheureusement
le déjeuner nous interrompt, Mme Desmarais pose son crayon à regret, tandis
que le plus doucement du monde, j'enlève celui des mains de Mme Missat,
en lui expliquant que nous reprendrons demain.
Avec
F, médecin, nous discutons des groupes pour la semaine prochaine,
nous sommes toutes deux d'accord pour proposer dans un premier temps
le dessin au plus grand nombre. Et de constituer des groupes en
respectant les affinités remarquées en salle à manger.
3 décembre 2012
Lundi matin
“On
va pas foutre la crèche sur le sable, on n'est pas dans le sahara“
dit C, aide soignante.
Mme
Serton et Mr Est déambulent ensemble toute la matinée.
“Moi,
je ne cherche rien » me dit-elle, “on va aller s'asseoir, et
puis c'est tout.“ “Je ne vais pas gambader toute la journée !“
Je
commence à travailler dans les couloirs. Je suis les allées et
venues de chacun ou presque, armée d'un lot de crayons de couleurs. 1 pour chaque patient repéré ce matin, et bleu ciel pour tous les
soignants. Superposition de lignes au milieu desquelles le rose et le
vert foncé se distinguent en force ( rose pr Mme Serton, Vert foncé
pour Mr Est – ils ne se quittent plus ces deux là.)
Entre
la poursuite, et le géomètre.
“ S'il
vous plaît, s'il vous plaît “clame Mr Hart du fauteuil où il a pris
position vers 11h. “Je veux descendre“, “je vais me débiner“
chuchote-il. N, aide soignante, l'emmène faire un petit tour dans
le bâtiment. Il en revient paisible.
Mme Roc s'enveloppe les pieds de papiers et “bricole “ ses chaussons. Elle retourne le gauche et l'ouvre avec force, comme une mâchoire . Elle en extrait un long fil et se met à le recoudre.
Mme Serton cherche encore sa chambre “23, 23, 24“.
Plus
tard, elle est réveillée en sursaut par la chute de mr C, Miguel. Ébouriffée, nu pieds, dans une chambre qui n'est pas la sienne.
14 heures,
la frousse causée par Mme Roc “Toi, tu as failli mourir de peur,
moi de rire. J'ai failli calancher“. Elle m'a bien eu, et partage son allégresse avec ses voisines.
Et
l'excellente nouvelle : subvention complémentaire accordée, me
voilà ici pour 5 mois.
A retenir pour la suite :
- le calque, la superposition des parcours, le travail au pinceau, ou la précision du feutre ?
- Les parcours, cartographies, en séquence temporelles (timing) : 1heure, 15mn, etc / Le temps du déjeuner, la sieste, la matinée,etc. A préparer en amont.
- se fixer une couleur/ patient. +1 seule pour toute l'équipe.
30 novembre 2012
Rose et les muriers
Musique ininterrompue. Radio Nostalgie. Elle se répand dans tout le couloir de la chambre vide de mr Hart. Ou glisse de la petite radio à l'oreille de Mr Z, lorsque allongé en position foetale, il ne bouge plus de son lit.
Et quand il n'est pas là, personne ne pense à l'éteindre.
Jean D me dit qu'il n'a plus l'âge de dessiner.
Longue conversation avec Mme Desmarais ( cf fichier son). “Ah c'est vous la dessinatrice !“
Rose Marie Joséphine qui me sourit de son fauteuil. La guerre, Hiroshima, les muriers...
Je dessine son portrait à sa demande. Tout le monde s'est passé le mot, ou a répéré mon manège. Tous (médecin compris) veulent leur portrait.
H comme homme - D comme distance |
A retenir pour la suite
travail sur le motif, papier peint, etc – le cadrage – l'onirique- la géométrie, les lignes- le plan incendie – la sortie – les rappels les échos.
29 novembre 2012
-
Miguel, mr C, qui bêle en crescendo. Du murmure au hurlement. Variations fantomatiques.
Déchirement de l'humain dans ses profondeurs.
Entrailles à vif
et parfois il caresse longuement la table ou la main de sa voisine.
Heure du repas, fourmillement d'activités, une vraie ruche.
La suite de l'après midi est calme.
On n'entend plus que Miguel au loin.
Mme Serton, ma voisine (chambre face à l'atelier) hésite dans les couloirs. Elle ne cherche plus le médecin comme hier.
Beau moment avec mr Ey assis côte à côte. Il se réveille et me parle de “la beauté de l'expression artistique“.
Lui si figé habituellement , si endormi, si méditatif.
Il me demande une tête avec des épaules, un portrait. Le sien ? Oui.
“Le désir vient de voir l'autre faire“...
28 novembre 2012
Trop plein
Comme une langue, un lieu étranger, et non au milieu de personnes diminuées. Apprivoisement mutuel.
Il s'agit d'aller au delà, de la complexité du rapport humain, absurde mais attachant ; du sentiment d'étouffement sonore ( et de la chaleur qu'il fait!).
Aller plus loin grâce à la continuité,
au pays des ritournelles.
Beaucoup de bruit, voix sans finir, verres qui s'entrechoquent, télévision en sourdine ou à fond, éclats, et murmures.
Mr Marco D, en sweat bleu, me parle dans un murmure digne de Don Quichotte. Il parle italien me dira le médecin.
Mr Ey qui dort, mains croisées, si paisible.
“Vous êtes jeune, ça se voit“ dit Mr Jean D à un nouvel arrivant, Mr Es. “J'étais jeune“ lui répond ce dernier.
Qu'on excuse ces lignes de profane. Loin d'exprimer distance ou condescendance.
Le trop plein et la perdition d'abord, la construction viendra après.
Qu'on excuse ces lignes de profane. Loin d'exprimer distance ou condescendance.
Le trop plein et la perdition d'abord, la construction viendra après.
27 novembre 2012
Couleurs chaudes
F, infirmier, me trouve un tablier bordeaux qui sera ma tenue-repère pour les patients.
Dans la salle à manger, grande table , dessin au milieu des patients. Portraits d'une petite dame et de Lilas
Je donne à mes voisins papiers et crayons qu'ils prennent plus ou moins en main. Je prends conscience de la difficulté de mon aventure, bien qu'il me semble qu'en travaillant leur confiance, le dessin viendra.
Irène nettoie minutieusement sa feuille avec une serviette, et Gustave (Mr Hart) prêt à faire de même, plie sa serviette en origami. Puis, il se demande ce qu'il peut bien faire de ces pastels, je lui propose une tache de orange, on parle de soleil couchant , il en a “admiré beaucoup“, main dans la main, les couleurs sont posées, et l'arrondi esquissé.
vue de la salle à manger par la fenêtre de l'atelier |
26 novembre 2012
Premier jour à Paul Brousse
Unité Victor Hugo |
Arrivée
Réunion et présentation à l'équipe soignante. La plupart de ses membres sont déjà au courant de ma venue, mais ce temps me permet de les rencontrer et de leur expliquer avec mes mots le travail prévu, d'échanger, autour des objectif et des réalités.
Premier temps avec les patients. Dessin à la salle à manger.
25 novembre 2012
Projet / partenaires
Résidence en Arts visuels
à l’Unité fonctionnelle : Soins de suite à orientation Alzheimer et gérontologie-psychiatrie
de l’Hôpital Paul Brousse
"Ma mère m'a donné deux prénoms"
-Territoires comptés et pas perdus -
Maïa Jancovici
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Note d’intention de l’artiste
C’est en poursuivant sa recherche sur les lieux et situations où la question de l’enfermement se pose, que
Maïa Jancovici a entrepris de se tourner vers les unités fermées de soins Alzheimer en milieu hospitalier.
Elle entre ainsi, à l’automne 2011, en contact avec le Docteur Trivalle, de l’hôpital Paul Brousse, responsable
de l’Unité fonctionnelle: Soins de suite à orientation Alzheimer et gérontologie – psychiatrie. Ces premières
visites confirment sa décision de réaliser un travail auprès des personnes atteintes de la maladie d’Alzhei-
mer hospitalisées en moyen séjour (Soins de Suite et Réadaptation).
Le lien, avec sa pratique et ses précédentes expériences de création dans des milieux spécifiques, se fait de
lui–même dans ce contexte où l’usage de l’espace est d’emblée décalé et bascule dans l’étrangeté.
“La maladie transforme considérablement le rapport à l’espace et à ses usages, au corps, et à l’intégrité.
Elle enferme le patient hors du lien social, hors de lui-même et de sa propre mémoire, et l’exclut du rapport
au monde. L’enfermement protège, prend soin, mais proscrit, contraint. L’environnement est minimal, la ri-
tournelle omniprésente, et l’errance extravertie. Au fil des trajets répétés, des trajectoires entrecroisées, des
chemins se dessinent et des désirs s'amorcent dans une temporalité proche de l’infini.“
Notes de travail, Maïa Jancovici
La physicalité du propos et la force du contexte sont ici primordiales, et constituent pour l’artiste un retour à
un certain nombre de questions qui se sont échelonnées tout au long de son travail.
C’est donc dans une logique de continuité que Maïa Jancovici souhaite inscrire son travail au sein de ce ser -
vice hospitalier. Conceptuellement d'abord puisque c'est une fois de plus le rapport à l'espace, dans sa sin -
gularité qu'elle souhaite souligner. Et, par la démarche ensuite, puisqu’à partir d’un principe assez similaire
à celui d’une de ses dernières séries, “Habitants”; son travail consistera ici à questionner et à collecter les re-
lations entretenues par les patients à leur lieu de vie, avant de les retransmettre par une série d’images. A
contrario de certaines de ses pièces (ses installations notamment), il ne s’agira donc pas de construire, ni
d’inventer un territoire mais de représenter ceux des autres.
L’enjeu est double : créer une œuvre qui soit juste et justifiée quant au lieu et à sa complexité humaine.
Apporter par le travail de création, une ouverture, et une respiration aux patients.
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Déroulement de l’action
Situé à Villejuif (94), l'hôpital Paul-Brousse assure une prise en charge des pathologies hépato-biliaires (1er
centre national de transplantation hépatique) et des maladies liées au grand âge (gériatrie aigüe, soins de
suite et de réadaptation, soins de longue durée). Il propose également une offre de soins spécialisée en
addictologie, en psychiatrie ainsi qu'en hématologie clinique et en oncologie médicale.
Les conditions de présence et de travail, présentées ci-après, sont définies en accord avec les responsables hospitaliers référents : le Docteur Trivalle, responsable de secteur, Madame Lefort, cadre de santé de l’Unité Victor Hugo et Madame Hardy, responsable animation. Les modalités précises de résidence sont établies par une convention passée entre l’association ECRI – qui porte l'ensemble du projet de résidence de l'artiste Maïa Jancovici - et l’hôpital Paul Brousse.
La résidence est prévue de décembre 2012 à avril 2013 ( 5mois).
Une présence hebdomadaire régulière, d'au moins trois jours par semaine, est organisée afin de mettre en place un travail en atelier qui soit au plus proche des patients, et de permettre à l'artiste d'élaborer une œuvre en écho avec le contexte.
Il est prévu par les responsables hospitaliers référents de mettre une salle à la disposition de l'artiste pendant la période de résidence (l'actuel salon des familles, rarement utilisé). Deux après midi par semaine, l'atelier sera ouvert aux patients, et aux soignants, pour des séances de dessin en petit groupe ou en individuel
L'atelier associera ainsi un espace de travail dédié à l'artiste aux côtés d'un espace ouvert lors des séances communes : une grande table où les patients pourront se poser, regarder, et participer au travail plastique en cours.
Le travail avec les patients se fera en deux temps : II commencera de façon très libre, sans autre objectif que la découverte du geste, et des matières, dans le plaisir. La proposition évoluera ensuite vers un travail de collage et de dessin autour des questions de la représentation du corps dans l’espace.
L’artiste travaillera quant à elle, deux projets successifs :
- Une série de dessins envisageant une cartographie des lieux, en écho aux déplacements et questionne- ments divers et croisés, intimes et répétés, qui ponctuent les journées.
- Un travail conjoint de textes et de dessins, dont la forme finale – film d’animation ou livre – est encore à l’étude.
L'unité Victor Hugo compte 27 lits, lieu de moyen séjour. Si, tous les résidents ne participeront pas à l'atelier, une grande majorité d’entre eux sera sensibilisée à la présence et le travail de l'artiste en leurs murs. Le docteur Trivalle, responsable du secteur évalue ainsi entre 20 et 40 le nombre de patients qui, en 6 mois, se- ront concernés par cette action.
Il s'agit d'introduire dans le quotidien des résidents une stimulation, source de plaisir, d’occupation et de questionnement. De les soustraire par instants à la monotonie et à l'anxiété, par l'activité créatrice et l'échange.
Le travail de dessin en atelier, associé aux accrochages mensuels dans les espaces collectifs, constituera progressivement un territoire commun et disponible, source de réminiscences possibles.
RESTITUTIONS
- Un accrochage régulier (bimensuel) aura lieu, en interne, au sein de l'unité, dans un espace collectif défini au préalable (les couloirs ou la salle à manger.) Pour que tous, patients, personnel et familles, profitent des avancées du travail.
-La résidence se conclura par deux expositions : l'une présentant le travail en atelier des patients, l'autre les œuvres réalisées par l'artiste en résidence. Celles ci resteront ensuite exposées à l'hôpital pour une durée de un an.
-La publication d'une édition qui témoignera de l'ensemble du projet.Elle sera transmise par l’hôpital et l'artiste aux résidents, aux familles, et diffusée auprès des différents partenaires. Il sera outil et œuvre de mémoire pour chacun.
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Les conditions de présence et de travail, présentées ci-après, sont définies en accord avec les responsables hospitaliers référents : le Docteur Trivalle, responsable de secteur, Madame Lefort, cadre de santé de l’Unité Victor Hugo et Madame Hardy, responsable animation. Les modalités précises de résidence sont établies par une convention passée entre l’association ECRI – qui porte l'ensemble du projet de résidence de l'artiste Maïa Jancovici - et l’hôpital Paul Brousse.
La résidence est prévue de décembre 2012 à avril 2013 ( 5mois).
Une présence hebdomadaire régulière, d'au moins trois jours par semaine, est organisée afin de mettre en place un travail en atelier qui soit au plus proche des patients, et de permettre à l'artiste d'élaborer une œuvre en écho avec le contexte.
Il est prévu par les responsables hospitaliers référents de mettre une salle à la disposition de l'artiste pendant la période de résidence (l'actuel salon des familles, rarement utilisé). Deux après midi par semaine, l'atelier sera ouvert aux patients, et aux soignants, pour des séances de dessin en petit groupe ou en individuel
L'atelier associera ainsi un espace de travail dédié à l'artiste aux côtés d'un espace ouvert lors des séances communes : une grande table où les patients pourront se poser, regarder, et participer au travail plastique en cours.
Le travail avec les patients se fera en deux temps : II commencera de façon très libre, sans autre objectif que la découverte du geste, et des matières, dans le plaisir. La proposition évoluera ensuite vers un travail de collage et de dessin autour des questions de la représentation du corps dans l’espace.
L’artiste travaillera quant à elle, deux projets successifs :
- Une série de dessins envisageant une cartographie des lieux, en écho aux déplacements et questionne- ments divers et croisés, intimes et répétés, qui ponctuent les journées.
- Un travail conjoint de textes et de dessins, dont la forme finale – film d’animation ou livre – est encore à l’étude.
L'unité Victor Hugo compte 27 lits, lieu de moyen séjour. Si, tous les résidents ne participeront pas à l'atelier, une grande majorité d’entre eux sera sensibilisée à la présence et le travail de l'artiste en leurs murs. Le docteur Trivalle, responsable du secteur évalue ainsi entre 20 et 40 le nombre de patients qui, en 6 mois, se- ront concernés par cette action.
Il s'agit d'introduire dans le quotidien des résidents une stimulation, source de plaisir, d’occupation et de questionnement. De les soustraire par instants à la monotonie et à l'anxiété, par l'activité créatrice et l'échange.
Le travail de dessin en atelier, associé aux accrochages mensuels dans les espaces collectifs, constituera progressivement un territoire commun et disponible, source de réminiscences possibles.
RESTITUTIONS
- Un accrochage régulier (bimensuel) aura lieu, en interne, au sein de l'unité, dans un espace collectif défini au préalable (les couloirs ou la salle à manger.) Pour que tous, patients, personnel et familles, profitent des avancées du travail.
-La résidence se conclura par deux expositions : l'une présentant le travail en atelier des patients, l'autre les œuvres réalisées par l'artiste en résidence. Celles ci resteront ensuite exposées à l'hôpital pour une durée de un an.
-La publication d'une édition qui témoignera de l'ensemble du projet.Elle sera transmise par l’hôpital et l'artiste aux résidents, aux familles, et diffusée auprès des différents partenaires. Il sera outil et œuvre de mémoire pour chacun.
Maïa Jancovici, artiste plasticienne
http://www.maiajancovici.org/
. Margaux Brun, chargée de projet artistique
Elle a exercé plusieurs activités depuis 2007 : médiatrice culturelle, assistante commissariat d’exposition, chargée de l’action culturelle et éducative au sein de musées (Fondation Cartier pour l’art contemporain, Centre Pompidou), centres d’art (Maison d’art contemporain Chailiioux), lors d’évènements (Monumenta 2008 au Grand Palais, SLICK). D’autre part, elle s’est attachée à développer un certain nombre d’actions auprès de publics empêchés (Maison d’Arrêt de Fresnes).
Margaux Brun se chargera, en accord avec la Direction de l'Hôpital Paul Brousse et l’Unité fonctionnelle : Soins de suite à orientation Alzheimer et gérontologie-psychiatrie, du montage du projet (dossier de présentation, montage financier, recherche de subventions, relation avec les partenaires financiers) de sa communication et de sa restitution (exposition, vernissage, presse, publication). Habite à Nantes.
. Association ECRI - Expression, Création, Ressourcement Individuel -
Elle a débuté ses activités en 1993 avec des ateliers d'écriture et de développement personnel. A cela se sont adjoints des séances d'art-thérapie créative ainsi que des ateliers d'arts plastiques en groupe, et des activités d'enseignement privé. Ces différentes activités ou interventions ont été menées au cours des années, à petite échelle, auprès de différents publics ou structures d'accueil ( CATTP, Accueil/DDASS, Hôpital, Institut de Formation, Etablissements Pénitentiaires). Après plus de 18 ans d'existence, les buts définis à l'origine d'ECRI se poursuivent et ont toujours été maintenus et développés, avec la présence continue de la fondatrice, et actuelle présidente, Christine Koechlin.
. Hôpital Paul Brousse:
Hélène Jacques, Directrice
Marie-Noël Hardy, responsable animation du pôle gériatrie
ET
Interlocuteurs principaux au sein de l'équipe médicale de l'Unité fonctionnelle : Soins de suite à orientation Alzheimer et gérontologie-psychiatrie – Unité V.Hugo :
. Docteur Christophe Trivalle, responsable de secteur
. Isabelle Lefort, cadre de sante de l’Unité Victor Hugo
http://www.maiajancovici.org/
. Margaux Brun, chargée de projet artistique
Elle a exercé plusieurs activités depuis 2007 : médiatrice culturelle, assistante commissariat d’exposition, chargée de l’action culturelle et éducative au sein de musées (Fondation Cartier pour l’art contemporain, Centre Pompidou), centres d’art (Maison d’art contemporain Chailiioux), lors d’évènements (Monumenta 2008 au Grand Palais, SLICK). D’autre part, elle s’est attachée à développer un certain nombre d’actions auprès de publics empêchés (Maison d’Arrêt de Fresnes).
Margaux Brun se chargera, en accord avec la Direction de l'Hôpital Paul Brousse et l’Unité fonctionnelle : Soins de suite à orientation Alzheimer et gérontologie-psychiatrie, du montage du projet (dossier de présentation, montage financier, recherche de subventions, relation avec les partenaires financiers) de sa communication et de sa restitution (exposition, vernissage, presse, publication). Habite à Nantes.
. Association ECRI - Expression, Création, Ressourcement Individuel -
Elle a débuté ses activités en 1993 avec des ateliers d'écriture et de développement personnel. A cela se sont adjoints des séances d'art-thérapie créative ainsi que des ateliers d'arts plastiques en groupe, et des activités d'enseignement privé. Ces différentes activités ou interventions ont été menées au cours des années, à petite échelle, auprès de différents publics ou structures d'accueil ( CATTP, Accueil/DDASS, Hôpital, Institut de Formation, Etablissements Pénitentiaires). Après plus de 18 ans d'existence, les buts définis à l'origine d'ECRI se poursuivent et ont toujours été maintenus et développés, avec la présence continue de la fondatrice, et actuelle présidente, Christine Koechlin.
. Hôpital Paul Brousse:
Hélène Jacques, Directrice
Marie-Noël Hardy, responsable animation du pôle gériatrie
ET
Interlocuteurs principaux au sein de l'équipe médicale de l'Unité fonctionnelle : Soins de suite à orientation Alzheimer et gérontologie-psychiatrie – Unité V.Hugo :
. Docteur Christophe Trivalle, responsable de secteur
. Isabelle Lefort, cadre de sante de l’Unité Victor Hugo
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