28 janvier 2013

Eternité


Quelques jours d'absence sont ici une éternité. Et plongent tout dans l'oubli.
De nouveau les relations semblent à renouer, à recréer. Mais les bases sont là, enfouies dans des limbes mémorielles ; elles ressurgissent vite. Sans doute aussi parce que le regard vide de mes compagnons à ma vue, ou leur étonnement devant ma familiarité à leur égard, ne m'effraie plus, et que je sais maintenant comment le contourner, et reprendre là où j'en étais resté. Je sais ce que je peux me permettre.
Alors ce matin, joues et mains encore glacés du dehors, sac encore en bandoulière, je prends un long moment pour saluer chacun, et renouer avec mes habitués, élèves  et /ou compagnons.
Beaucoup de nouveaux visages sont apparus. Je fais un point nécessaire avec l'équipe, et le médecin.



Au détour d'un couloir, Claire me raconte l'histoire de mr Eko:  Sans papiers, camerounais peut être, journaliste. Et seul. Errant.


Atelier l'après midi, avec mr Eko :
il est de ceux qu'on ne résume à rien. Le garçon qu'on a laissé chez toi."
Tu as des croquis d'auteur ?“
Il a les yeux au ciel depuis de si longues minutes, j'ose à peine interrompre ses pensées  :
- Vous ne voulez pas continuer votre dessin ?
- Si, je suis dans le dessin.“



Visite quotidienne de Gustave:
“ Je voudrais vous dire aussi que je voudrais absolument que s soyiez là le jour où je vais me marier . Voilà. Mais je suis toujours dans les vappes.Si vous étiez là avec moi, on serait beaucoup plus heureux vraiment. Il faudrait veiller à ce que nous ne puissions plus faire de bêtises. Madame , je vous demande de vérifier toutes ces choses dont nous avons besoin, mais ne me laissez pas traîner dans le rue !“

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