Quelques
jours d'absence sont ici une éternité. Et plongent tout dans
l'oubli.
De
nouveau les relations semblent à renouer, à recréer. Mais les
bases sont là, enfouies dans des limbes mémorielles ; elles
ressurgissent vite. Sans doute aussi parce que le regard vide de mes
compagnons à ma vue, ou leur étonnement devant ma familiarité à
leur égard, ne m'effraie plus, et que je sais maintenant comment le
contourner, et reprendre là où j'en étais resté. Je sais ce que
je peux me permettre.
Alors
ce matin, joues et mains encore glacés du dehors, sac encore en
bandoulière, je prends un long moment pour saluer chacun, et renouer
avec mes habitués, élèves et /ou compagnons.
Beaucoup
de nouveaux visages sont apparus. Je fais un point nécessaire avec
l'équipe, et le médecin.
Au
détour d'un couloir, Claire me raconte l'histoire de mr Eko: Sans papiers, camerounais peut être, journaliste. Et seul. Errant.
Atelier
l'après midi, avec mr Eko :
“il
est de ceux qu'on ne résume à rien. Le garçon qu'on a laissé chez
toi."
“ Tu
as des croquis d'auteur ?“
Il
a les yeux au ciel depuis de si longues minutes, j'ose à peine
interrompre ses pensées :
- Vous
ne voulez pas continuer votre dessin ?
- Si,
je suis dans le dessin.“
Visite
quotidienne de Gustave:
“ Je
voudrais vous dire aussi que je voudrais absolument que s soyiez là
le jour où je vais me marier . Voilà. Mais je suis toujours dans
les vappes.Si vous étiez là avec moi, on serait beaucoup plus heureux
vraiment. Il faudrait veiller à ce que nous ne puissions plus faire
de bêtises. Madame , je vous demande de vérifier toutes ces choses
dont nous avons besoin, mais ne me laissez pas traîner dans le rue !“
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